Après une saison terminée à la dixième place du classement général de la Coupe du monde de snowboardcross, Merlin Surget vise cette année les J.O. de Milan Cortina. Objectif : médaille pour le Chamoniard qui compte sur le soutien de la vallée afin de monter sur le podium.

À 25 ans, Merlin Surget fait figure de rideur d’expérience au sein du groupe tricolore de snowboardcross. Car malgré son jeune âge, le Chamoniard côtoie cette année des coéquipiers plus jeunes que lui dans le groupe bleu. Avec déjà deux participations aux Jeux olympiques à son actif, il compte bien se servir de cette expérience pour concrétiser son rêve, le titre olympique, en février, lors des J.O. de Milan- Cortina. En attendant de participer aux premières Coupes du monde de la saison, le snowboardeur évoque avec nous ses derniers résultats, sa préparation, son attachement à la vallée de Chamonix et ses ambitions à venir.
Merlin, quel est le bilan de ta saison 2025 ?
Depuis quelques années, je gravite autour du top 5 en Coupe du monde. Là, je termine dixième du classement général, avec une fin de saison compliquée sur le plan mental. J’ai eu du mal à trouver les petits réglages pour bien performer. J’ai fait une chute fin janvier en Italie, c’est possible que ça ait contribué à me faire perdre une partie de ma confiance. Après ça, j’ai eu du mal à raccrocher le bon wagon des autres rideurs de l’Équipe de France. Mais quand on fait le bilan, je coche tout de même un podium en Chine et plusieurs top 10, donc ce n’est pas si mal.
Qu’est-ce qu’il te manque encore pour parvenir à jouer les victoires et les podiums plus régulièrement ?
Sur le plan technique, il faut que je bosse sur mes virages, je pense que j’ai encore une marge à ce niveau. Dans le top 10, on a quand même sensiblement le même niveau. Ce qui fait la différence, c’est surtout dans la tête. Je bosse d’ailleurs avec un préparateur mental basé à Chamonix. En fait, le mental, c’est comme la préparation physique, ça se travaille. C’est super intéressant, on se découvre.
2026 est forcément une année particulière avec les J.O. en février…
Oui, c’est clairement l’objectif de la saison, même si on aura également une année de Coupe du monde chargée avec une dizaine de courses. Évidemment, avec le globe de cristal, les J.O. restent l’objectif principal, l’objectif d’une vie même. Le fait que ce soient mes troisièmes va m’aider. En 2018, je ne me rendais pas compte à quel point l’expérience d’en avoir déjà vécu pouvait jouer. C’est un énorme événement et on peut être vite submergé par son ampleur. En 2022, c’était particulier en Chine avec le Covid. Mais ça reste globalement un bon souvenir pour moi avec cette cinquième place. Il y a un petit goût amer tout de même, car on sait qu’aux J.O., ce sont les médailles qui comptent avant tout.
Connais-tu déjà le spot de Milan-Cortina ?
Non, absolument pas, ce sera totalement une découverte. Mais c’est pareil pour tout le monde. Même les Italiens n’ont pas pu s’entraîner dessus. On devrait avoir des entraînements en plus pour se familiariser avec les lignes.
Que représente Chamonix pour toi ?
Je suis toujours basé dans la vallée. J’y ride souvent, aux Houches comme aux Grands Montets, ou ailleurs autour de Chamonix. Ce sont tous des spots de cœur, je n’ai pas une préférence particulière. Je fais un peu de tout, que ce soit du freeride, du freestyle, ou carver sur les pistes bien fraîches le matin tôt. Ça, c’est toujours exceptionnel. Mes amis et ma famille sont aussi à Chamonix. Ils ont créé un très beau fan-club. Ils regardent toutes mes courses à la télévision quand ils ne peuvent pas se déplacer, c’est un gros soutien. Ma vie est ici. Il y a d’ailleurs une belle dynamique autour du snowboard dans le Club des Sports de Chamonix. J’ai l’impression que ça prend chaque saison plus d’ampleur avec de nouvelles sections qui s’ouvrent. J’essaye de passer pour faire des sessions avec les jeunes car, finalement, j’étais à leur place il n’y a pas si longtemps. Ils ont de bons résultats, que ce soit en freestyle ou en snowboardcross. Ça s’est bien professionnalisé, notamment dans ma discipline. Nous, quand on était jeunes, on faisait du freestyle, du géant, du boardercross, mais aujourd’hui, j’ai l’impression qu’ils sont plus focalisés sur le snowboardcross, donc c’est top.
- Date de naissance : 3 décembre 1999
- Né à Chamonix
- Meilleur souvenir en carrière : sa victoire en Coupe du monde à Sierra Nevada en 2024
- Son rêve : l’or olympique et le globe de cristal


