Des kilomètres de pistes, entre forêts et vues panoramiques. Des bleues, des rouges, des noires. De Morzine à Avoriaz, c’est un terrain de jeu exceptionnel qui se décline pour tous les niveaux. Dans ce dédale blanc, quelques secteurs sont des incontournables. Embarquons pour une journée découverte sur les pistes de la vallée, guidée par deux locaux : Alexis Page, membre de l’équipe de France de télémark, et Johann Baisamy, ancien snowboardeur olympique.

Cap sur Morzine
La balade commence à Morzine, sur le secteur de Chamossière, l’un des points culminants du domaine, avec deux chemins qui s’ouvrent dès l’arrivée du télésiège. D’un côté, la piste noire, rarement damée, un défi lancé aux bons skieurs. Exposée au nord, elle dévoile d’excellentes conditions lorsque la neige fraîche est venue saupoudrer les sommets. De l’autre côté, la piste rouge, exposée sud.
Pour Alexis Page, médaillé de bronze aux championnats du monde de télémark en 2023, Chamossière « permet de se faire plaisir techniquement. Lorsqu’il y a de la bonne neige, le terrain offre plusieurs variantes pour s’amuser, avec une belle vue sur le Jura et le lac Léman ».
La découverte du domaine se poursuit vers la pointe de Nyon, facilement accessible depuis Chamossière en suivant la liaison par les télésièges. La pointe de Nyon dévoile sa plateforme vertigineuse du Pas de l’Aigle, suspendue à plus de 2 000 mètres. Dix mètres de verre et d’acier surplombent 350 mètres de vide. Au loin, la vue à 360 degrés permet de contempler le lac Léman et le mont Blanc. Le village apparaît lorsque l’on s’élance dans la descente. « Sa particularité est qu’elle nous donne la sensation d’être suspendu au-dessus de Morzine. Le village est juste sous nos pieds, avec les montagnes tout autour », s’émerveille Alexis Page.
Sur le plateau de Nyon, les animations de l’espace Aigles du Léman proposent des spectacles pour découvrir différents rapaces, allant des hiboux aux aigles en passant par les buses, ce qui apporte une touche de féerie unique.
Avoriaz et son terrain de jeu
La sortie continue et le cap est mis sur Avoriaz et ses pistes variées. La Jean Vuarnet, auparavant nommée « Coupe du monde » en hommage aux courses qu’elle a accueillies, est une piste rouge tracée à flanc de crête, avec des sections exigeantes, idéales pour se challenger. « Elle fait partie des endroits emblématiques, c’est un vrai morceau d’histoire. Elle est très technique et demande un bon niveau de ski. Son côté sauvage en fait un vrai spot lorsque l’on veut tailler de bons virages », raconte le télémarkeur. Créée en 1974, elle a été le terrain de jeu de nombreuses compétitions internationales jusqu’en 1986.
Après avoir goûté aux sensations intenses de la Jean Vuarnet, on se dirige vers la piste de l’Abricotine, accessible depuis la pointe des Mossettes. À l’opposé en termes de difficulté, elle est, dans son genre, l’une des pistes incontournables d’Avoriaz. Homologuée bleue, elle part de la pointe des Mossettes et descend jusqu’au village des Lindarets, proposant de somptueux points de vue. Accessible à tous, elle alterne sections raides et replats plus doux et, lorsque le temps le permet, elle offre une vue sur les Dents du Midi.
« Enfant, c’est une piste que j’ai beaucoup pratiquée lors des entraînements. Très longue, elle peut être abordée comme une balade, mais elle est aussi très intéressante techniquement », raconte Johann Baisamy, snowboardeur ayant participé aux Jeux olympiques de 2014 et qui a aujourd’hui ouvert son école 100 % snowboard. Il dévoile une autre de ses parties phares du domaine : « En tant que snowboardeur, je ne peux pas passer à côté du Stash. » Un snowpark unique en son genre, avec des espaces non damés et des modules en bois sculpté, disséminés dans la forêt des Lindarets. Dix-huit ans après sa création, cet espace original, aussi esthétique que ludique, reste la signature d’Avoriaz.
Pour poursuivre l’aventure, on peut passer la frontière afin de basculer côté suisse et ainsi prolonger l’évasion sur le reste des Portes du Soleil. Avec 12 stations réparties entre les deux pays, c’est le premier domaine skiable transfrontalier du monde et l’un des plus grands d’Europe. Un véritable voyage, skis aux pieds.
Escapade aux Gets
La découverte des Portes du Soleil passe aussi par la station emblématique des Gets et ses spots. Le mont Chéry est en quelque sorte l’atout confidentiel de la station. Séparé du reste du domaine skiable, à l’abri de l’effervescence, il est un lieu à part qui dévoile des tracés pour tous les niveaux, allant des rouges à quelques noires, ainsi qu’une piste bleue.
Sur sa face sud, les pistes Chamois et Épervier sont spacieuses et bien ensoleillées. Bien que classées rouges, elles sont adaptées aux bons skieurs intermédiaires. « Lorsque l’on veut skier au calme, c’est l’endroit idéal. La vue sur le mont Blanc est imprenable », sourit Alexis Page.
Plus technique, le versant nord propose quant à lui une ambiance différente, avec une qualité de neige souvent excellente, même en fin de saison. La classique du secteur, La Marmotte, est homologuée rouge mais adaptable avec une variante. Après avoir exploré ce secteur, cap sur Ranfoilly par le télésiège portant le même nom, pour revenir sur le domaine principal. La descente propose un long tracé vallonné, rythmé par des changements de pente et un panorama sur le mont Blanc. « C’est une très belle piste pour évoluer, elle est fluide, avec du rythme et la vue est à couper le souffle », explique Johann Baisamy. La piste de Ranfoilly fait partie de ces endroits parfaits pour les journées de flânerie, avec un niveau technique adaptable.


