ALTUS CHAMONIX ÉTÉ 2023

La petite cabane de la Charpoua, nichée au pied des Drus depuis 1904, ouvre une nouvelle page de son histoire. En 118 ans, tout le gratin de l’alpinisme a défilé dans cet abri sommaire aux 12 couchages, jusqu’à ce que sa vétusté impose sa rénovation fin 2022. Un nouveau refuge a donc été entièrement construit en vallée pour être installé sur les fondations de l’ancien au printemps. Pas question pour autant d’en changer l’esprit : la Charpoua 2.0 a été conçu sur un volume similaire et un style architectural proche. Admirer la nouvelle version de cette mythique cabane se mérite, car l’accès reste toujours aussi sélectif : une longue marche depuis la gare du Montenvers, assortie d’une traversée de glaciers et d’échelles impressionnantes.

Théâtre, danse, musique du monde et hip-hop, chant, formes hybrides, etc., pour Eve-Marie Ibghi, directrice culturelle, cet éclectisme est le reflet, tout autant que le fruit, de la diversité des publics et des réseaux culturels ainsi que d’une salle de spectacle reconnue par les artistes : « Ce bouillon culturel est en train de prendre, après deux saisons au sein de l’EMC2, une salle appréciée par les artistes pour son acoustique et la qualité de ses moyens techniques. Et puis, nous menons un vrai décloisonnement culturel, à la fois sportif, artistique, et naturel… On crée des liens et des maillages entre la programmation de l’EMC2, la Maison des Artistes, l’école de danse et de musique, les médiathèques ou encore les musées autour du patrimoine architectural et paysager. Avec une tarification accessible à tous pour que la culture reste facteur de cohésion sociale et d’attractivité du territoire. » Il n’est qu’à survoler la programmation artistique à venir pour apprécier un florilège de prestations osées, souvent de haut vol, qui répondront aussi bien aux attentes du public de la vallée (72 % des spectateurs) qu’aux personnes venant de l’extérieur (28 %). Parmi les têtes d’affiche incontournables, on ne saurait manquer, dès l’ouverture le 30 septembre, le mondial show « Tap Factory », savant mélange de claquettes, de danse urbaine, de percussions et acrobaties.

À l’occasion d’une promenade dans les vallées suisses toutes proches, on fait étape à Martigny pour s’immerger dans les années fauves. En partenariat avec le Musée d’Art moderne de Paris ainsi que des musées français et des collections privées, la fondation Gianadda expose une centaine d’œuvres représentatives de ce courant artistique majeur du début du xxe siècle. Derrière les paysages des rives de la Seine, des villages de Chatou, de Collioure, d’Argenteuil ainsi que de Normandie, les Fauves reconstruisent l’espace par la couleur, exprimant un véritable feu d’artifice de sensations. Les visiteurs pourront apprécier des œuvres peintes de Matisse, Albert Marquet, André Derain, Raoul Dufy, Georges Raoult, Kees Von Dongen, etc., ainsi que quelques objets en céramique (Maurice de Vlaminck).
Dès le 7 juillet, tous les jours de 9 h à 18 h.
Tarifs : adultes : 20 CHF (20 €) ; + 60 ans : 18 CHF ;
enfants (dès 10 ans) : 12 CHF.
Autres tarifs spéciaux.

L’emblématique restaurant chamoniard La Terrasse s’est transformé en début d’hiver en Rose du Pont. Véritable bijou architectural de style Art nouveau, il aurait été rapporté d’une exposition internationale universelle puis reconstruit à Chamonix à la fin du xixe siècle. L’architecte décorateur Christophe Bro a choisi de conserver le cachet de la salle historique tout en recréant un second espace au volume magistral et plus contemporain. À l’extérieur, la couleur rose redonne tout son éclat à la façade aux arabesques si caractéristiques. À découvrir à l’occasion d’une pause gourmande autour d’un plat maison ou d’une pâtisserie fine (biscuits, muffins, cakes, financiers…). Ouvert de 8 h à 23 h, service non-stop.