En coulisses avec les Diables Rouges

Depuis 1934, l’équipe de hockey de Briançon surnommée les Diables Rouges traverse les décennies et fait du hockey le sport par excellence dans les Hautes-Alpes. Son palmarès, jalonné de succès, et son histoire marquée par plusieurs reconstructions font battre le cœur des Briançonnais. Rencontre.

Son nom résonne depuis longtemps dans le monde du hockey sur glace. Fondé en 1934, le club des Diables Rouges a connu de multiples époques avec des tournants majeurs qui font sa renommée aujourd’hui. « La période entre 2010 et 2014 a été un moment clé dans notre histoire. L’équipe a remporté la Coupe de France en 2010 et en 2013, la Coupe de la Ligue en 2012 et a été ensuite sacrée championne de France en 2014 », se souvient Pascal Courty, actuel président du club.
Installé en Synerglace Ligue Magnus, la première division française, le club a retrouvé une nouvelle dynamique en terminant à la 9e place en 2024. À Briançon, où le hockey est une institution, ce nouvel élan a ravivé la passion des locaux.

UN ENGOUEMENT LOCAL RETROUVÉ

Si les grandes villes comme Angers, Grenoble, Bordeaux ou encore Rouen occupent le haut du tableau en première ligue avec des subventions plus importantes, le club briançonnais joue dans la cour des grands grâce à une structure solide. Derrière les Diables Rouges, c’est un groupe d’une petite dizaine de personnes qui compose l’équipe encadrante avec un président, des actionnaires actifs, le coach québécois Pierre Bergeron, un directeur sportif, un assistant-coach, un chef matériel et une responsable administrative. Autour d’eux, une trentaine de bénévoles assurent la logistique des matchs à domicile dans une patinoire de 2 200 places qui affiche très souvent complet en hiver. « La saison dernière, tous les matchs de la saison régulière se sont joués à guichets fermés. Il y a eu une vraie explosion et un vrai engouement pour le hockey dans la ville », raconte Pascal Courty. Une ferveur renforcée par une série de victoires inattendues et la présence de joueurs natifs de Briançon dans l’effectif, un plaisir pour le public de voir évoluer des enfants du pays.

UN RYTHME INTENSE

Dans le calendrier du hockey français, le planning est chargé. L’équipe, composée d’une vingtaine de joueurs, s’entraîne quotidiennement pendant la saison, sur glace et hors glace. « La saison dure du mois de septembre au mois d’avril. Nous disputons entre deux et trois matchs par semaine, avec une préparation intense et des team buildings pour renforcer l’esprit de groupe », explique Joran Reynaud, récente recrue des Diables Rouges.

Un rythme effréné avec de nombreux déplacements partout en France. Depuis quelques années, ce sport a profondément changé avec une professionnalisation des joueurs, une évolution du matériel et une internationalisation du jeu, avec des règles qui viennent régir son fonctionnement. En Synerglace Ligue Magnus, parmi les 20 joueurs présents sur la feuille de match, 10 d’entre eux doivent être des joueurs formés localement (JFL) afin d’assurer un roulement et de combiner avec la forte affluence des joueurs étrangers. « Il y a des pays où le hockey est bien plus développé. Je pense notamment à la Slovaquie, la Finlande, le Canada ou les États-Unis qui sont de grands réservoirs de joueurs de talents », raconte Pascal Courty, qui ajoute : « Très souvent, les joueurs étrangers suivent un coach de leur pays car ils connaissent sa manière de travailler. »

CRÉER UNE FAMILLE AUTOUR DE LA GLACE

En plus de l’équipe professionnelle, Briançon possède aussi un club de hockey avec plus de 150 jeunes licenciés, entre 5 et 17 ans. Chaque semaine, ils s’entraînent sur la glace, rejoints par les joueurs des Diables Rouges qui prennent plaisir à les conseiller et les motiver. « Notre volonté est de créer une vraie famille autour de la glace et très souvent les jeunes licenciés au club de hockey sont présents lors des matchs à domicile », sourit le président. Pour cette saison, l’objectif est clair : entrer dans le top 8 en fin de saison et décrocher les playoffs, la compétition qui marque la fin de saison et voit s’affronter les meilleures équipes du championnat.