C’est la course VTT la plus longue et la plus folle du monde. Chaque année en juillet, le départ de la Mégavalanche est donné à 3 330 mètres d’altitude sur le glacier de Sarenne pour une arrivée 2 600 mètres plus bas après une descente d’une vingtaine de kilomètres. Une épreuve mythique créée en 1995 qui réunit des milliers de passionnés.

Incontournable dans le monde du VTT, la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez se dispute sur un format appelé « Mass‐Start », un départ groupé où plusieurs centaines de pilotes s’élancent ensemble sur la neige du glacier de Sarenne. Après avoir pris la télécabine, les concurrents atteignent le Pic Blanc (3 330 m d’altitude), au sommet du massif des Grandes Rousses, avec face à eux un panorama exceptionnel. 21,49 kilomètres et 2 638 mètres de dénivelé négatif les attendent, à parcourir le plus rapidement possible, sur un parcours mêlant singles et pistes VTT. Les sentiers caillouteux et techniques du début de parcours laissent ensuite place aux pistes de VTT plus bas.
Une course intimement liée à l’histoire du VTT
L’épreuve est l’une des plus anciennes en France et en Europe, avec une première édition qui a eu lieu en 1995. « L’idée d’origine date même de 1993 », explique George Edwards, créateur de l’épreuve et considéré comme un pionnier du mouvement VTT en France et à l’international. Avant la Mégavalanche, ils organisaient déjà la série Avalanche Cup avec une bande d’amis de l’Oisans. Il s’agissait de descentes sprint qui rencontraient déjà un beau succès populaire avec près de 450 participants au départ. On refusait même du monde. C’était la grande mode du VTT descente.
Avec l’ambition de voir encore plus grand, la bande imagine une descente infernale, la plus longue possible sur ce massif des Grandes Rousses. La Mégavalanche voit ainsi le jour en 1995. « On était dans la quête du Graal d’une descente interminable », poursuit George Edwards. Les vélos et équipements étaient alors rudimentaires par rapport à aujourd’hui, rendant l’épreuve particulièrement courageuse pour les participants.
À l’époque, le succès réside aussi dans la présence des meilleurs mondiaux qui s’alignent aux côtés des amateurs, comme Nicolas Vouilloz, Christian Taillefer ou Anne‐Caroline Chausson. « Le premier qui envoyait son inscription était inscrit, c’était le cachet de La Poste qui faisait foi », précise George Edwards. Cela permettait aux amateurs complets de se mesurer aux références mondiales du VTT.
Un succès populaire
Au fil des années, l’épreuve continue de grandir. « À un moment donné, 800 concurrents s’élançaient en même temps. Les derniers devaient patienter longtemps avant de partir alors que les premiers étaient déjà loin », raconte Edwards. La compétition a été étalée sur trois jours avec des essais, qualifications et finales avec différents groupes et catégories : hommes, femmes, amateurs, élites, VTT musculaires, VTT électriques et même courses enfants.
Devenue une institution de l’Alpe d’Huez avec 1 500 riders issus de 40 nationalités, la Mégavalanche est désormais un événement qui compte pour la station. La municipalité participe activement à l’organisation : balisage, installation du parcours et sécurité avec pisteurs secouristes. « Aucun drame n’est survenu depuis sa création, même si c’est un sport à risque et qu’il y a donc forcément des crashs », souligne le fondateur. Chaque année, on compte trois ou quatre interventions en hélico, « ce qui est peu par rapport au nombre de participants ».
Une descente extrême
La météo peut compliquer l’organisation. Parfois, le départ se fait sur les pierres car la neige a disparu en altitude. Il faut reconstruire des chemins, mettre des matelas et renforcer la sécurité. Si les remontées mécaniques s’arrêtent, il faut pouvoir proposer un parcours alternatif.
La Mégavalanche conserve son effet spectaculaire avec des centaines de vététistes dévalant la neige à plus de 70 km/h. George Edwards imagine également un circuit international : La Réunion accueille déjà une course identique, avec des projets au Pérou, Maroc et Japon. « Le concept de Mégavalanche est dans le cœur de tous les purs riders. La descente marathon permet de valoriser un domaine comme c’est le cas à l’Alpe d’Huez avec le massif des Grandes Rousses. » Un terrain de jeu grandiose qui devrait continuer à accueillir la mythique Mégavalanche pour longtemps.
La Mégavalanche 2025 en chiffres
- 39 minutes et 14 secondes
Le temps d’Hugo Pigeon, vainqueur de l’épreuve devant le Belge Olivier Bruwiere et le champion du monde en titre de VTT enduro, Alex Rudeau.
- 322 concurrents
C’est le nombre de participants ayant terminé l’épreuve reine de la Mégavalanche internationale chez les hommes, tandis que 49 femmes ont terminé l’épreuve.
- 14 ans
Âge de Tom Berniere, le plus jeune participant de la Mégavalanche 2025. Le plus âgé, Alain Garmy, a 75 ans.
- 3 victoires consécutives
En s’imposant à nouveau cette année, Hugo Pigeon remporte pour la troisième fois consécutive la Mégavalanche. S’il gagne à nouveau l’année prochaine, il égalera le record du Suisse René Wildhaber, qui avait remporté quatre victoires consécutives entre 2001 et 2004.
- 53 pays représentés
Les riders engagés sur l’édition 2025 venaient de 53 pays différents. 39 % étaient Français et 15 % Britanniques.


